Meilleurs vœux 2022

Un oiseau et un frou-frou de Moulin rouge dans l’herbe des talus, larmes cramoisies aux barbelés du champ, fleurs de l’humilité sur un chemin de Haute-Saône, symboles vivants pour 2022, marquant on ne sait quoi de l’ardeur et de la fragilité de nos associations. C’est ce que la SHAARL vous souhaite, du mouvement, de l’allégresse, de la fantaisie, de la lumière, de la couleur…
Bonne année à tous et à très bientôt…

L’eau et le patrimoine

(photo de l’en-tête : moulin Millet, La Lanterne-et-Les Armonts, 1986.
Liens hypertextes en vert)

Que l’on s’occupe de l’eau, de sa qualité, de sa distribution équitable, voilà une bonne chose ; en France, la gestion de l’eau est confiée à six agences de bassins hydrographiques, notre arrondissement dépend de l’agence Rhône-Méditerranée-Corse. La Communauté de communes des Mille Étangs vient justement de signer un contrat avec l’Agence de l’eau (voir L’Est Républicain du 26 décembre 2021), qui doit intéresser le citoyen et l’usager de l’eau, tant les échelons administratifs de sa gestion, qui engagent une multitude d’acteurs,  apparaissent complexes et parfois même déconcertants. Rappelons que le Comité de bassin (quelque 170 membres) élabore le Schéma directeur d’aménagement et de gestion de l’eau (SDAGE), qui se décline localement jusqu’à la plus petite association de pêche, en passant par toutes sortes de dispositifs intermédiaires, comme l’Établissement public territorial de bassin Saône et Doubs, la compétence « Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations » (GEMAPI) dévolue aux nouvelles communautés de communes, la Commission locale de l’eau, la Fédération départementale de la pêche, les associations de protection de la nature (comme le Conservatoire d’espaces naturels), le réseau européen Natura 2000, le programme de financement LIFE… C’est au nom de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques (lema 2006), déclinaison française d’une directive européenne remontant à l’année 2000 – et que nous connaissons surtout par l’application du concept de « continuité écologique » -, que la Haute-Saône a commencé de voir la destruction de petits seuils de rivière (voir sur le ruisseau de Mansvillers, à Melisey), de retenues (difficile démolition du barrage du Creusot, sur le Raddon, à Fresse), de moulins (réaffectation du moulin Saguin, à Amage, et destruction de la digue). Ces interventions eussent sans doute été différentes aujourd’hui, depuis que le Conseil d’État a censuré la doctrine de la Direction de l’eau et de la biodiversité et caractérisé tous les excès commis au nom de la « continuité écologique » ; depuis que le Parlement a voté l’été dernier (loi du 22 août 2021) l’article 49 de la loi climat, qui interdit la destruction des moulins à eau.

Pour les interventions effectuées localement au nom de la continuité écologique, on se reportera aux images et à l’article Le dépaysement (shaarl, 2018). Voir également le rapport de l'enquête publique concernant la réhabilitation du moulin d'Esfoz, ainsi que la video réalisée par Fédération Française des Associations de sauvegarde des Moulins(dont la création remonte 1977).

Bonne nouvelle : L’Est Républicain nous informait tout récemment (13 nov. 2021) que le moulin d’Esfoz, à Corravillers, reprenait vie. La SHAARL avait participé à l’enquête publique de 2018, l’importante mobilisation collective autour du moulin avait pu venir à bout des obstacles.

Le moulin d’Esfoz (Corravillers, 1987)

Cette aventure avec les moulins comme avec beaucoup d’autres patrimoines offre sa leçon à l’heure où la situation sanitaire mine quantité d’associations qui perdent de nombreux adhérents, tout particulièrement dans les domaines de la culture. Restons fidèles à nos sociétés d’histoire pour mieux voir demain… et que vivent nos moulins.

Les adhérents de la SHAARL écrivent

(tous les liens sont en vert)

Malgré les divers confinements liés à la situation sanitaire, l’actualité culturelle et locale est restée vive et de nombreux adhérents ont poursuivi leur travaux et publié quelques ouvrages. Après René Groscolas (La Villedieu-en-Fontenette) et les mémoires de Jean Girardot (la SHAARL a participé à la publication du livre), Claude Bourgeat, adhérent de longue date à la SHAARL, ancien maire et habitant du beau village de Grammont, publie ses patientes recherches sur l’histoire de son village, sans oublier ses foires et les mirabelliers qui ont remplacé la vigne ruinée par le phylloxéra, à la fin du XIXe siècle (Bon de commande). Louis Jeandel s’est plongé dans les archives de la guerre de 1870 et fait revivre « l’année terrible » en Haute-Saône ; la SALSA, qui organise le colloque consacré à la guerre de 1870 en Haute-Saône les vendredi et samedi 15-16 octobre 2021, prévoit la parution de l’ouvrage à cette même période (voir Bon de réservation de l’ouvrage). En 2020, Jean-Claude Grandhay avait publié son Dictionnaire biographique du département de la Haute-Saône – 20e siècle, qui témoigne d’une étonnante connaissance des habitants et individualités du département et renouvelle efficacement la notion de notabilité. Nouvelle impression en juin 2020 du livre de Daniel Curtit consacré  aux paysages des 1000 étangs et publié par la SHAARL : Les domaines de l’eau

Pour ceux qui s’intéressent à l’édition de textes. — Vient de paraître la traduction française par Jean-Pierre Chambon (adhérent de la SHAARL), Yan Greub et Marjolaine Raguin, d’un manuel italien d’initiation à l’édition des textes médiévaux : Pietro G. Beltrami, À quoi sert une édition critique ? Paris, Classiques Garnier, 2021, 233 pages. Avec la Première leçon de philologie d’Alberto Varvaro (traduit par Jean-Pierre Chambon et Yan Greub), un ouvrage publié en 2017 chez le même éditeur, et Les Mots de la philologie de Frédéric Duval (Paris, École nationale des chartes, 2015), on dispose en français de trois ouvrages récents qui seront utiles à ceux qui veulent savoir ce qu’éditer veut dire.

Enfin les passionnés d’archéologie toujours nombreux à la SHAARL retrouveront avec plaisir un documentaire où Pierre Pétrequin et les haches polies du Néolithique  sont à l’honneur ; c’est aussi accessible dans la belle revue numérique d’histoire actuelle Entre-Temps.

Un livre sur Corbenay

Georges Bardot, qui était encore le maire de la commune, nous avait accueillis à Corbenay, en octobre 2019, dans la maison communautaire de Haute-Comté, pour les 29es Rencontres transvosgiennes. Il vient de publier un ouvrage sur l’histoire de son village dont rend compte l’hebdomadaire Les affiches de la Haute-Saône (édition du 5 novembre 2021) :
(photo de l’en-tête : A. Bourgeois, 2016)